Le Prix de l'Oubli

Qui est cet être vivant, accroupi devant je ne sais quel miroir, montrant celui-ci du doigt ? Cet être jeune et souriant ? Cette créature au teint bronzé par le soleil et les cheveux nattés ?

Il s'en va ? Non, il disparaît ... Il s'efface ... Il rejoint le noir qui m'entoure, ces Ténèbres qui m'entravent, qui m'enlacent de leurs doigts glacés.
Non ... Ce ne sont pas les Ténèbres qui sont froides ... Je vois Sa Main, m'arracher du Néant. Une main de glace, de sang, de pourriture qui s'approche, se rapproche et se rapproche encore !
Que me veut-elle ?

...

Qu'est-ce que le repos ...

Qaund le Fléau ...

Vous appelle ?

Qui étaient-Elles ?
Elles avaient tant de mal à se souvenir de quoi que ce soit !
Les Ténèbres se réveillaient, comme sorties d'un mauvais rêve. Et arrivées dans un cauchemard.
Elles lèvent l'hôte. Quel effort ! Depuis quand n'ont-elles plus fait ça ? Qu'il est lourd !
Comme alourdi par un fardeau inconnu.
Une autre cosncience ?
Une autre conscience dans LEUR hôte ? Qui ? QUI a osé ?!?
Elles cherchent dans l'esprit de l'hôte qu'Elles parasitent QUI aurait pu prendre la place de la véritable conscience de l'hôte.

Le Roi-Liche ...
Le Maître !

Dès qu'Elles ont su, leur propre conscience a été soumise, vampirisée de toute volonté, de toute autonomie, par cette puissance inconnue, sombre et froide comme la Mort. Ou plutôt, par la Non-Mort incarnée en un Humain stupide et à la grosse armure !
Ahaaa ... Pas totalement soumise non plus.
IL ne pouvait pas les atteindre dans leur entièreté. Ca peut toujours être utile.

Les Ténèbres entendent des voix. Elles écoutent. Des gens habillés de noir, avec une aura sombre mais différente de la leur. Des nécromanciens.
Ils posent une question à l'hôte.
Heuuu ... Pourraient-ils répéter ? Les Ténèbres et même la conscience de l'hôte ne comprennent pas les sons émis.
Elles les assimilent lentement ... Essayant de comprendre les lettres, syllabes, les mots, les phrases.
Elles finissent par comprendre ce que la question veut dire. Elles essaient de répondre que leur nom est ...
Quel est leur nom ?
Alors que les nécromanciens semblent jubiler, les Ténèbres sont confuses ...
K ... K ... Kamael ? Kl ... Kl ... Klaman ? Kla... Klæt ? Non ... Klæl !
Les nécromanciens leur posent une autre question.
Les Ténèbres n'ont même pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que de suite, ou presque, l'hôte répond de lui-même !
Oui, Elles serviront le Maître et l'Hôte aussi.

Les nécromanciens disent autre chose. Elles reconnaissent trois mots qui ne sont pas traduisibles. "Shæ'Zen Natawi" ... Leur nom ? Leur nom est Klæl, pas Shæ'Zen Natawi ... Ce n'est pas le leur ... Mais à qui ?
Mais oui ! L'Hôte ! C'est son nom !
On leur dit de s'avancer, de s'habiller, de mieux parler ...
Elles s'avancent, s'habillent d'un costume qui est pareil pour chaque soldat valable, ré-apprennent une chose qui leur était presque oubliée : le langage. Une langue gutturale, que l'Instructeur a appelé "l'orc". Comme la race de certains congénères : des êtres au teint verdâtre parfois brun, des défenses sortant des mâchoires inférieures, des petites oreilles pointues, des yeux petits et vifs pour la plupart, de grosses carrures ... Détail étrange : ils avaient 5 doigts à chaque main.
Elles en avaient 3 à chaque main avec leur hôte.

Enfin le Maître leur parla !
Quel souffrance de l'entendre ! Que c'était bon !

Leur Père ! Leur Créateur ! Leur Sauveur de cette malédiction que l'on appelle la "Vie" !
Les Ténèbres à moitié soumises se raccrochent à cette présence sinistre comme une bouée !
Une ancre pour les enfoncer encore plus dans les abysses serait plus juste. Et tellement meilleur pour Elles !
Alors qu'Elles sont ressucitées, habillées et savent parler convenablement, Elles avancent vers leur Père ...
Celui qu'Elles croient être leur Père ...
... Avec leur démarche raide et tendue. La Mort n'a rien arrangé aux articulations.

Elles arrivent devant Lui : Arthas le Roi-Liche.
Elles sont entourées de centaines, ou de miliers ?, de Chevaliers Non-Morts comme Elles.