Le Dragon blanc, la lumière et le troll

*Zenjin'Thala s'accroupit, une main posée sur un genou, le coude de l'autre sur l'autre jambe. Il regarde les flammes danser dans l'âtre. Après quelques secondes d'observation, il rigole de ce fameux rire tonitruant bien connu de sa race*

-Les flammes, elles doivent avoiw du sang de twoll pour bouger gwave aussi bien ! Aaah ... ça me wappelle Stwanglewonce ... La jungle, les gwos chats qui veulent vous bouffer, ses waptows qui vous couwent apwès, ses collines ... Une belle époque, les mecs, twès belle époque. Bon, okay, okay, j'me souviens pas d'tout, hein ! Entwe 0 et quatwe ans, on oublie pas mal de twuc en gwandissant. Mais d'autwes, ils s'ent vont jamais...

*Le troll se tait, toujours accroupit, toujours à observer les flammes. Son grand sourire coutumier s'efface, son regard dévie du feu vigoureux pour se poser sur des souvenirs invisibles aux yeux de ses confrères et conseurs présents.*

-Woué ... J'me wappelle, mon pèwe. Hin, les nagas nous menaient la vie duwe et not' twibu leuw wendait la paweil. Simple wetouw des choses apwès tout. Et lui, mon pèwe, l'est pawti en massacwer quelques uns. "Combien de fois tu l'as attendu suw le seuil sans vouloiw veniw manger tes côtes de nain tant qu'il était pas de wetouw" ,me dit souvent ma mèwe quand on wepawle de lui. Ben oui, pawait que je l'attendais chaque fois qu'il pawtait se battwe. Il est wevenu, toujouws. Pis, à twois ans et demi je cwois ?, j'ai voulu le suivwe et là, les nagas, ils y sont allez fowt. Twès fowt. A twois ans et demi, pwesque quatwe, tu vois ton pèwe mouwiw devant tes yeux paw ceux que tout tes semblables, ils détestent. Ca, j'ai pas appwécié du tout. Et quand j'suis wevenu, ma mèwe, elle m'a dit qu'on déménageait. Quitter mes collines ... Woué, d'accowd, c'est flou, mais c'est encwé. Comme quand tu wegawdes les flammes d'un feu : tu les vois, elles sont pas nettes, elles fuient, mais quand tu fewmes les yeux, tu les vois encowe, elles dansent, même dans le noiw, même floues.
Et vous savez pwès de qui on est allé twouver wefuge ? Vol'Jin et Thwall. Enfin, on est allé habiter dans un tout p'tit twuc tout wiquiqui pwès d'Owgwimmaw. Des vewtes collines de Stwanglewance au désewt bwûlant du Duwotaw. Ca change, mec. Ouep, ça change gwavement fowt ...

*Zenjin'Thala revient dans le présent, les commisures de ses lèvres s'élèvent au-dessus de ses petites défenses. Il se lève en disant ces mots : ...*

-Wouaaaaah !!! Ces flammes, elles me donnent envie de faiwe comme elle, quelqu'un sauwait me jouer un p'tit aiw qui bouge bien ? Et pas d'la musique d'elfe, pitié, j'ai pas envie de m'entewwer vivant ! WO-HOUHAHAHAAAAAA !! Le weste, c'est pouw un pwochain soiw. Les wécits owaux comme ont les fait chez moi, faut wespecter l'ambiance, mon pote. Comme les Anciens m'disaient souvent : Le plaisiw, il est dans l'attente, p'tit. Et l'attente, elle te fait cwever !
*Encore une fois, le joyeux troll repart dans un de ses rires tonnitruants.*

*Le troll s'assied à sa place auprès du feu, toujours dansant, vif et lumineux (que ce soit le troll ou le feu, j'crois pas que ça change grand chose). Il prend quelques pièces de tissu, une aiguille, du fil, du rembourrage, et il commence à coudre. A son rythme, il coud et se met à chantonner doucement. Après plusieurs minutes, qu'elles vous paraissent longues ou petites, qu'elle que soit votre attention, il raconte, il continue ce qu'il avait arrêté et déposé au coin du feu, il reprend l'histoire qu'il avait commencée pour l'étoffer.*

-Owgwimmaw, c'est gwand. Mais quand t'es petit, ça pawaît encowe plus gwand. Quand t'es petit, tu vois tout en gwand, tu es petit et tu le westes jusqu'à ce que tu gwandisses et que les choses, elles deviennent plus petites à tes yeux et qu'elles pawaissent moins effwayantes. Owgwimmaw, c'est pas la seule chose que j'ai visitée quand même ! J'avais tout un désewt à explower, j'allais pas me gêner. Bon, d'accowd, fallait que je wé-appwenne comment qu'elles fonctionnaient, les bêbêtes. Boâwf, j'ai vite appwis quand même, elles étaient pas si difféwentes de ma jungle. C'qui est bien, c'est que quand on est petit, on voit les twucs en gwand. Et quand t'es petit, mon pote, les gwands, ils te voient petit. Alows, ils te laissent gwandiw pouw que tu puisses deveniw gwand à ton touw.

*Il finit une première "fiole" en tissu qu'il met de coté, en prenant garde au feu qui, lui, a toujours faim de combustible. Du tissu, ça fait l'affaire, pour lui. Puis le troll recomme une nouvelle pièce et continue.*

-J'suis même allé à Twanchecolline. J'ai vu du monde, mais moins et moins gwand qu'à la Gwande Ville. Y avait des nomades, des aventuwiers, comme ils aiment s'appeler, qui venaient. Souvent des owcs, quelques wéfugiés twolls, comme moi, et wawement des autwes. Puis, pendant une nuit là-bas (j'avais dit à ma mèwe que j'allais chasser des powcs sauvages), à l'aubewge, j'ai vu un fwèwe. Il cousait, pwès du feu, lui aussi. Un twoll, ça ne coud pas, c'est les twollesse qui font ça. J'me suis appwoché, et lui, y s'est mit à ... à coudwe, toujouws. Comme j'le wegawdais, il a quand même finit paw me wemawquer. Et il m'a appwis à coudwe. A coudwe une poupée. C'était un twoll pwatiquant le vaudou et le pwoposant dans divews villages. Il m'a donné quelques twucs, mais wien de dangeweux. Du genwe : maudiwe une pewsonne, de sowte qu'une dizaine de poulets la suive duwant quelques jouws, qu'une pewsonne tombe d'une mawche (mais pas plus d'une, les wègles en vaudou, elles sont stwictes), bwef, pas des twuc ou tu peux tuer quelqu'un à coup sûw. J'étais pas assez gwand. Et si on est pas assez gwand, mais qu'on essaie de gwandiw twop vite, tu finit paw tomber de haut. J'ai déjà vu des dégâts du vaudou mal pwatiqué ... Ca vous w'tombe suw le coin de la cwuche, et gwave fowt !

*Zenjin'Thala dépose sa seconde pièce sur la première, toujours en forme de petite fiole. Et il en recommence encore une.*

-J'utilisais pas le vaudou pouw des gwos coups, non plus. Pawfois, j'faisais tomber une pewsonne, elle pewdait sa bouwse, j'pwenait vite quelques pièces et j'lui wendais. Quand elles se doutaient vwaiment de wien, elles me wemewciaient avec quelques pièces de cuivwes.

*Il émet son rire tonitruant.*

-Puis, il est pawti, comme tout les "aventuwiers". Alows, j'suis wepawti explower le désewt, le gwand désewt wouge du Duwotaw. J'avais pas mal de twuc à découvwiw encowe. Apwès tout, ce désewt, il est gwand. Et même encowe maintenant, il me pawaît encowe aussi gwand. Je gwandis encowe. Et c'est une bonne chose, d'ailleuws ! C'est twiste de ne plus gwandiw, de ne plus appwendwe, ne plus découvwiw ...

*Il regarde les flammes, en s'appyant non-chalamment sur le mur. Il soupire même, son regard se perd un peu, ses sourcils se froncent, son sourire se relache. Il baisse la tête et regarde les petites fioles de tissu. Il hausse les épaules avecun petit "hmf" expiré, comme un rire, mais pas aussi joyeux que d'habitude. Il reprend son travail et finit rapidement une petite boule encore ouverte d'un côté. Il commence des petits rajouts longs et fins de chaque côté de la boule.*

-J'découvwais chaque jouw un peu plus. J'm'intéwessais à un peu tout, pawfois, j'allais bouquiner. J'avais acheté quelques livwes avec mes p'tites wécoltes des tombeuws d'escaliers. Hin hin. Et un jouw ...

*Le troll se remet à chantonner. Il a finit sa petite boule avec ses deux oreilles et lui rajoute quelques fils en guise de cheveux. Il lui met du rembourrage, puis recommence une petite fiole de tissu. Lorsqu'il l'a finit, il reprend les autres pièces cousues et commence à les coudre entre elles. Il laisse un espace qu'il ne coud pas encore et met le rembourrage manquant dans les membres de la poupée. Dès que le rembourrage enfla assez le corps de la poupée au goût du troll, il referma la "plaie" de tissu. Il dépose son oeuvre de côté, toujours en prenant garde au feu avide, et range le matériel qu'il lui reste. Il revient avec des fils de couleur.*

*Il continue son travail, mais donnant à la poupée aux longues oreilles des traits plus détaillés. Durant de longues minutes, le troll se tait puis chantonne encore une fois, cette même mélodie que les deux autres fois. Et le temps passe. Il reprend ...*

-J'vais laisser ça là. J'ai déjà bien avancé.

*Il dépose ses outils. La poupée a en effet bien avancé : l'on peut distinguer une elfe de la nuit, avec ses marques bleues, ses yeux iridescants symbolisés par des fils blancs et un petit haut brodé sur le tissu rembourré.*

-Pour mon histoiwe, elle devwa attendwe, comme la poupée. On ne gwandit jamais twès vite tout le temps. Ca vient avec le temps. Et si mon histoiwe, elle pwend pas le temps de gwandiw, elle tombewa aussi de haut. Si ma poupée, elle avait pas gwandit membwe apwès membwe, elle auwait ressemblé à wien. Moi aussi, je gwandis encowe. D'ailleuws, j'vais méditer. Mon dwagon et ma mawque, ils en ont besoin. Tout le monde a besoin de gwandiw !

*Il rigole encore une fois.*

-Bonne soiwée mes fwèwes et soeuws !

*Le troll s'en va avec sa poupée dans ses appartements. Le sourire lui est revenu aux lèvres.*

*HORS RP*

J'aime beaucoup ton "parler" Troll! Et je me réjouis d'avance concernant tes prochains récits! Sois le bienvenu chez nous Zenjin', je suis heureux de pouvoir te compter parmi les Ombres d'Arkhanos!

Even Dilhas Ombrelune (Thörgrimm)

HRP : Si ça me déco du compte alors que ça fait deux heures que j'écris la suite, ça va pas le faire *bouhouuuuuu*

*Zenjin'Thala se rassied à sa place, devenue habituelle maintenant, et continue sa poupée, avec son matériel et quelques pièces de tissu suplémentaires. Il continue son travail, en chantonnant un air joyeux, une mélodie aux traits heureux. Et puis, sans prévenir, il recommence son récit. D'abord tout bas, puis de plus en plus fort. Comme pour lui-même, puis pour sa poupée, puis pour vous. Son histoire s'aggrandit*

-Et un jouw, j'avais pwis une gouwde twop petite pouw le voyage que je f'sais. J'me suis déseché la gowge comme un naga pendu hows de l'eau. J'ai vwaiment pas eu bon*. J'étais à des kilomètwes de la ville la plus pwoche. J'auwais pas tenu le coup jusque-là. Mais je connaissais une p'tite oasis qui était pas encowe twop loin. Je m'y suis diwigé le plus vite possible. Et quand j'y suis awwivé, vous devinewez jamais qui j'y ai twouvé !

*Il rigole à ce souvenir. Il a finit le haut brodé de la petite poupée-Elfe de la nuit. Il commence à broder de vert foncé une autre pièce de tissu, différente de la poupée.*

-Une elfe. En plein jouw, en plein désewt, en plein milieu de nulle pawt ! Une elfe en twain de se weposer.

*Il regarde sa poupée et chantonne encore quelques notes, toujours aussi joyeuses que les premières. Puis il s'arrête de chanter et déclare ...*

-Une elfe de la nuit, qui se weposait en plein jouw, en plein désewt, dans mon oasis. J'étais pas bête au point de vouloiw la laisser vivwe. Ni d'avoiw oublier ma machette. Celle-là, j'l'avais pas oubliée au moins ! J'me suis appwoché le plus doucement possible, j'ai déposé ma machette suw son cou bleuâtwe. Le fwoid du métal a dû la wéveiller. Tant mieux, me disais-je, au moins, elle sewait consciente de sa mowt et de son assassin. Elle mouwait en connaissance de ses souffwances. Elle bougeait pas, sous ma p'tite machette. J'l'ai fixée dans les yeux. Elle me wappelait ces ...

*Il commence à injurier tout bas les assassins de son père, les assassins de son monde d'enfant et de sa jungle. Les nagas, les maudits de l'océan. Il a presque finit de broder les petits motifs en forme de feuille sur le petit carré de tissu.*

-... de Nagas ! Je m'en souv'nais encowe mieux, j'avais dans la quinzaine d'années. P'têtwe plus, p'têtwe moins. Si j'étais twop petit pouw tuer les Nagas, je pensais avoiw assez gwandis pouw tuer cette elfe. J'ai appuyé encowe un peu plus fowt suw ma machette et pwessé son cou jusqu'à ce qu'un tout p'tit filet de sang coule. Mes yeux, y voyaient wouge dans ses yeux blancs. Okay, okay, j'les ai déjà wouge de natuwe, mais j'veux diwe ... encowe plus wouge ! Comme quand quelqu'un que t'aimes pas il vient te pawler pendant des heuwes et que tu sais pas t'en dépêtwer ! Finallement, ça explose, pawfois ça explose gwave fowt. Comme le vaudou mal pwatiqué qui te wetombe suw le coin de ta cwuche...

*Il s'arrête un instant dans son récit pour chanter quelques paroles en Zandali (**), les mots sont tranchants, secs, à croire qu'ils entrent par les oreilles de ses auditeurs pour descendre jusqu'à leur âme et la blesser, leur faire mal. Des mots crissants de colère et de fureur. Il finit de broder le vert et les motifs, il coud deux côté opposés du petit carré pour en faire un tuyau de lin. Heureusement, il ne continua pas longtemps cette mélodie furieuse, et reprit son récit, ce dernier plus doux que la première.*

-Finalement, mes yeux ont vu paw-delà les siens. J'y voyais la même souffwance que la mienne, la même peuw que quand j'étais enfant, elle qui, pouwtant, était à coup sûw bien plus agée que moi... Elle avait peuw de mouwiw. J'me suis wappelé mon pèwe mowt digne en combattant. J'ai wetiwé ma machette. Ben j'auwais peut-êtwe pas dû. Non, vwaiment, mon pote.

*Il se remet à chanter, toujours dans sa langue natale(**), en reprenant la mélodie tranchante, qui s'évanouit petit à petit pour devenir douce, harmonieuse. Durant de longs instants il continue sur ces notes à belle consonnance, guerrissant quelque peu les petites éraflures spirituelles causées auparavant. D'un coup, cette harmonie s'arrête, cet enchantement est rompu par d'autres mots remplis de peur, de mystère, un chant qui déclame la traîtrise et la peur de la mort. Il s'arrête après quelques mots et continue, en langage orc, son histoire. Il a finit de coudre son petit tuyau et l'enfile comme une jupe à sa poupée puis fixe la jupe à cette dernière.*

-J'ai wien vu awwiver, mon pote, wien de wien ! Elle s'est welevée en un éclaiw, m'a bloqué contwe un awbwe et a sowtit de j'n'sais où un coutelas. Ou un poignawd, une dague peut-êtwe ... J'sais plus. Mais c'était bien twanchant ! Et aussi fwoid qu'une cawcasse vide d'âme. (J'ai pas dit de vie, je pawle pas des wépwouvés, donc. Encowe que ...). La peuw que j'ai vu dans ses yeux un peu plus tôt, j'l'ai gwave wessentie ! La peuw de ma vie, j'vous dit pas ! J'lui avais laissé la dignité de mouwiw d'une meilleuwe façon, plus couwageuse et plus belle : elle me wemewciait avec son coutelas. Elle aussi, ses yeux wougissait de fuweuw puis ... Y se sont adoucis. Elle a dû voiw la même chose que moi. Mais cette elfe, elle désewwa pas sa pwise de suite. Pouw ma pawt, j'étais pas encowe assez gwand pouw me pewmettwe de tuer de sang-fwoid. J'devais encowe l'appwendwe, ça. On est pas pawfait en tout non plus.

*Il chante quelques mots encore en Zandali(**) sur un air doux, mystérieux, à croire qu'il s'en allait, que c'était fini pour ce chant. Il allait se terminer, partir dans les airs et se transmettre au vent. Peut-être que quelqu'un le comprendra un jour ? La fixation de la jupe sur la poupée est finie. L'elfe de la nuit-poupée est terminée.*

-Puis elle baissa les yeux, une lawme à l'oeil. J'ai jamais compwis pouwquoi. Elle baissa son awme et couwu se wéfugier je ne sais où. Quand j'ai essayé de la suivwe pouw lui poser le pouwquoi du comment, que j'suis sowtit de la flowissante oasis, elle était plus là. Pawtie l'elfette. J'suis westé là, à wegawder comme un imbécile, puis j'suis aller wempliw ma gouwde. J'ai bu avant de wepawtiw, puis j'ai laissé l'oasis et ses mystéwieux secwet dewwièwe moi.

*Il baisse les yeux et regarde son oeuvre terminée. Puis il regarde les flammes qui embrassent les bûches comme des amantes passionées. Son regard aux sourcils froncés et las de sourire revient à la poupée. Il va ranger son matériel en chantonnant, dans sa langue natale encore(**), un air joyeux, comme si celui-ci allait retrouver dans le vent la première mélodie douce de cette soirée. Puis il revient s'asseoir à sa place, la poupée en main.*

-Ma gouwde était vide en awwivant à l'oasis. Aussi vide d'eau, que ma tête, elle, elle était vide de toléwance et de compwéhension. L'oasis n'avait pas fini de m'étonner. Même un lieu peut vous faiwe gwandiw : ma gouwde s'est wemplie d'eau pouw me wafwaîchiw, ma tête s'est wemplie de toléwance et de compassion, de qualités mûwes, comme qui diwait. J'ai gwandis vite ce jouw-là. Mais je n'ai jamais vwaimant compwis. Caw quand je suis wentwé, j'ai posé la question "est-ce qu'une elfe peut vous laisser en vie, après que vous l'ayez menacée et qu'elle vous menace en wetouw ?" Tous m'ont wépondu non. Pouwquoi elle ? Pouwquoi moi ? Le vaudou, y m'aidewa peut-êtwe à compwendwe.

-J'ai à gwandiw, je vous laisse. La suite, elle viendwa apwès. On ne peut pas wempliw une gouwde pleine. On doit la vider et wecommencer sans cesse. Faut sans cesse appwendwe et gwandiw.

*Il s'en va de son petit coin de feu et monte dans ses appartement, toujours sa petite poupée à la main. Il chantonne encore un dernier petit air, comme une douce parole que l'on vient vous glisser à l'oreille, mais sans aucun mot, Zandali ou Orc. Une promesse de retrouvailles prochaines.*

(Qui a dessinez les mains ?)

Hrp : Récit tout simplement excellent vivement que la suite grandisse !

HRP : Dans ce cas, je te souhaite une bonne lecture car voici la suite^^

*Zenjin'Thala, le jeune troll encore en pleine croissance, vous attend déjà, assis aurpès du feu, comme pour retrouver la chaleur de ses jungles et de son désert. Ses yeux sont mi-clos, un peu endormi, comme bercer par le chant du coeur de l'âtre, l'on peut entrevoir l'ombre de son sourire habituel derrière ses défenses, elles-mêmes un peu plus grandes que le dernier soir. A quand cela remonte-t-il ? A vous de le décider. Il commence à chantonner un air presque pareil aux autres soirs. Toujours joyeux, il s'en va, flotter au vent à qui veut l'entendre. C'est sur ces quelques notes, dansantes autour du feu, qu'il continue ce qu'il a commencé.*

-Cette oasis essayait-elle de me touwmenter ou de béniw ? Ca aussi, c'est un twuc que j'dois encowe découvwiw. Je n'y suis pas allé qu'une seule fois, à cette oasis. Pas mille, non plus, faut pas éxagéwer, les mecs ! Deux fois que j'y suis allé. Vous connaissez la pwemièwe. J'ai une pweuve de ma deuxième visite là-bas suw mon poignet dwoit.

*Il dévoile ce dernier, où se trouve tatoué un dragon blanc qui mord sa propre queue(*), ce qui forme un joli bracelet encré à jamais sur sa chair. Un petit détail que vous trouvez troublant en jetant un oeil, que ce soit furtivement ou pleinement assumé, est que le dragon semble bouger, ou du moins, semble être en relief, peut-être même vivant, qui sait ?*

-Encowe une fois, j'avais fait le naga pendu hows de l'eau. Gouwde twop petite, voyage twop long, twoll twop jeune encowe. Ca s'est passé exactement 12 pleines lunes apwès ma wencontwe avec l'elfe. Je devais avoiw entwe 16 et 17 ans, j'cwois. Encowe une fois à des kilomètwes de chez moi, j'ai décidé d'aller me wagaillawdiw à l'Oasis. Mais j'ai mis plus longtemps pouw y pawveniw : j'avais peuw de voiw un twoupeu d'elfe qui auwait pu m'en vouloiw d'avoiw menacé une des leuw. Quand t'es un gamin, tu peux cwoiwe à beaucoup de chose, mon pote !

*Il rigole, il retrouve son sourire rapidement avant de soupirer et d'avoir un sourire mélancolqiue cette fois. Il émet après un long moment, un petit rire mélé à une expiration. Un 'hmf' nostalgique. De quoi se rappelle-t-il pour ne plus sourire ? Il vous en explique la suite volontiers.*

-Finalement, il n'y avait pewsonne. Heuweusement caw encow un peu et je mouwais de soif à deux mètwes de la souwce ! Ca auwait été twès dommage. Mais bon. On ne sait pas tout de suite non plus, hein ? Si on était pawfait, on auwait plus à gwandiw ! Héhé ...J'me suis pas gêné pouw boiwe encowe une fois à cette oasis. J'y ai plongé mes mains plusieuws fois avant de me wendwe compte que ... Que mon weflet dans l'eau, c'était pas moi que j'voyais. Non, je wessemble à un twoll – et j'en suis fiew d'ailleuws – et pas à un dwagon blanc avec 5 paiwes de cownes à l'awwièwe du cwâne ! J'ai eu la fwousse, mec ! Tu t'imagines pas ! Puis j'me suis dit que c'était les weflets du soleil dans l'eau. Ca auwait pu ... Mais à pas en fin d'apwès-midi quand le soleil est dewwièwe les awbwes qui entouwent l'oasis. J'avais donc là, soit une hallucination, soit un vwai dwagon qui sowtait de je ne sais où et qui se wéfugiait dans l'eau de l'oasis. De c'qu'on m'en avait dit, les dwagons se wépawtissaient en 5 catégowies : le vol d'Emewaude, Wubis, Noiw, Bleu et Bwonze. Blanc, c'est pas une couleuw, ça les rejete toutes d'un point de vue awtitisque mais d'un point de vue optique, c'est toute les couleuws mélangées (**). Bwef, c'est juste de la lumièwe. Alows un dwagon blanc ? Ca devait êtwe l'hallucination. M'en suis pas pwéoccupé et j'ai continué à boiwe. En me méfiant et en me pinçant le bwas d'abowd pouw savoiw si j'étais wéveillé et, pas de chance, j'me suis juste fait un bleu. Suw du bleu, ça va, ca n'se voit pas twop.

*Il rigole gaiement. Il arrête quelques instants son récit. Il regarde son poignet droit, puis la paume de sa main gauche. L'un et l'autre étaient encré à jamais dans sa vie. Deux destins en une seule vie. Un grand sourire de fierté s'élargit sur son visage. Encore un peu et il rejoindrait le bout de ses longues oreilles (dignes de celles d'un elfe de la nuit). Il reprend sa propre histoire.*

-Je continuais à boiwe donc. La pwemièwe fois que j'y ai weplongé les mains, le dwagon a dispawu, comme chassé paw les vaguelettes que je f'sais et j'ai senti un p'tit picot'ment. Boâwf, wien de twès doulouweux, c'était une agwéable chatouille suw le bout de mes doigts de ma main dwoite. Apwès avoiw but ce que je tenais dans le cweux de mes mains, j'ai quand même wegawdé. Qui c'est que j'ai w'twouvé là ? Le p'tit dwagon du weflet-hallucination. Il s'est entowtillé autouw de mon index, puis il est wemonté vews mon avant-bwas, en passant paw la paume et le dos de la main puis s'est awwêté à mon poignet. Il a fait quelques touws comme un chien qui se f'wait une petite place dans son panier et ensuite il s'est mowdu la queue. Je pwéfèwe passer sous silence la peuw que j'ai eu de le voiw wemonter de mes doigts vews moi , mes vains essais pouw l'en empêcher et mon petit soulagement lowsquil s'est awwêté là où il est actuellement. J'm'en étais pas encowe débawwassé mais je pensais que ça allait pas tawder et que cette hallucination allait déguéwpiw twès wapidement. J'ai wempli ma gouwde, j'ai bu quelques gowgées encowe et j'suis pawti, le plus vite possible, je wev'nais pas encowe de ce petit dwagon. Mieux vaut son douillet petit chez soi.

*Il commence à rigoler doucement, puis à chantonner un air guilleret. Il rigole parfois entre les notes. Aucune parole ne sort de sa bouche durant de longues minutes. Longues longues ou longues courtes, à vous de le percevoir à votre manière ! Il reprend, après cette pause.*

-J'ai caché mon bwacelet à ma pwopwe mèwe en wentwant et j'me suis couché. Ca 'm fewait le plus gwand bien, me disais-je. Eh ben, le matin, il était toujouws là. Il me wegawdait même. Enfin, je cwois. Je sais même pas si il vit ce petit twuc. Mais j'ai toujouws eu l'impwession que oui. Tout comme j'ai l'impwession de le voiw au coin de l'oeil lowsque j'utilise mes pouvoiws de pwêtwe. Eh oui, c'est depuis ce jouw que je sais comment uiiliser les pouvoiws de la lumièwe et de l'ombwe. De la vie et de la mowt. Dans une cewtaine limite bien sûw, mais j'y awwivais. J'avais l'impwession qu'il me wegawdait donc, ce p'tit twuc. J'ai pas awwété de le twipoter, et suwtout, de me faiwe mal : il s'est wéfugié suw ma peau, ce maudit mini-dwagon blanc. J'ai finalement demandé à un Ancien qui se twouvait à Owgwimmaw c'que c'était. M'a wépondu que c'était un Ouwobowos(*). Et que celui-ci était magique – si pas vivant, lui non plus n'en savait wien – et qu'il avait eu la "bonté" de m'octwôyer des capacités suwnatuwelles liées à la lumièwe, un peu moins l'ombwe, et paw la même occasion, suw la vie et la mowt. Il m'a longuement appwis les bases pouw m'en sewviw, puis m'a conseillé un autwe Ancien, puis un autwe ... Et j'ai voyagé encowe et encowe pouw appwendwe comment maîtwiser mon petit Dwagon-bwacelet. Et quand tous les Anciens m'ont dit tout ce qu'ils savaient, j'suis wepawti dans mon désewt. J'avais entendu que mes fwèwes pawtaient s'entwaîner suw une île au Sud-Est du Duwotaw. J'y suis allé aussi. Me suis même fait un bon pote : Zuni qu'y s'appelait. Soucis, les nagas v'naient encowe nous mettwe des bâtons dans les woues. J'en ai éliminé quelques uns avec un TWES gwand plaisiw, mon pote. Tu n'imagines pas le plaisiw que j'ai eu à tuer les assassins de mon pèwe. Apwès 20 ans d'attente et d'appwentissage. Mais c'était pas tout. J'ai aidé Vol'Jin à se battwe contwe Zaw'Jiwa, la sowcièwe des mews qui nous a si longtemps pewsécuté. Et pendant qu'il massacwait cette ...

*Pour les âmes sensibles, Zenjin'Thala a eu la bonté de parler dans son patois troll pour éviter que ces images ne viennent hanter la nuit de nos plus jeunes lecteurs. Il grommelle tout bas, presque inaudible pour ses confrères et consoeurs. Pour simplifier et vous donner une idée générale, sachez qu'il maudit et re-maudit la sorcière jusqu'à ses petits-enfants de 36ième génération au minimum.*

-... de Sowcièwe, elle, elle a wéussi à tuer Zuni. Jamais je ne pawdonnewais ça à ces Nagas. Jamais.

*Il serre les poings et les dents se retenant d'exploser de rage à ce souvenir douloureux, aussi récent que lointain. L'Ouroboros (*) blanc de son poignet se détache pour remonter dans la manche de son hôte corporel. Le troll s'apaise. Les tremblement de ses épaules, qui témoignaient de sa fureur contenue, se calment. Les yeux clos plissés se lissent et de ceux-ci tombe une fine larme. Il ne déserre pas encore les dents. Mais le dragon revient à sa place et semble le regarder une dernière fois avant de re-mordre la queue et de ne plus bouger. Le troll se frotte le coeur puis le poignet droit. Il n'a rien vu de tout cela. La colère lui voilait les yeux. Il continue, plus calme, plus froid, sans sourire...*

-Mais la Sowcièwe est mowte, ma twibu est libwe du joug de ces Maudits-de-l'Océan. Apwès mon entwaînement, je suis wetouwné dans le désewt pouw mettwe mes capacités à disposition des autwes. Depuis, je voyage sans cesse, d'une ville à l'autwe, ... Et, paw bonheuw, j'ai wencontwé un fwèwe qui m'a pawlé de vot' confwéwie : Awkhanos. Alows, je vous ai contacté. Je suis allé twouver la Main Noiwe, je lui ai demandé d'entwer et depuis, je suis avec vous.

*Le troll retrouve son sourire et rigole un bon coup. Que c'est bon d'être près du feu, près de ses confrères et consoeurs, deux destins réunis en un seul endroit. Merci à tous !!! *

HRP: (*) Un Ouroboros est un signe existant dans le monde réel, représenté par un dragon ou un serpent qui mord sa propre queue (littéralement, en grec, ouroboros signifie "qui se mord la queue"). Il représente le cycle éternel de la vie et de la mort, l'éternité. Utilisé dans diverses civilisations, telles que les Egyptiens, les Aztèques, les Phéniciens, les Indiens (d'Inde), etc ... Utilisé aussi en alchimie, dans certaines magies ésotériques et même dans l'iconographie chrétienne. Et c'est vrai en plus !
(**) C'est vrai aussi, ça. En peinture, le mélange des 3 couleurs primaires (jaune, bleu, rouge) donne du noir et en physique, le mélange des trois faisceau des couleurs primaires (vert, bleu, rouge) donne du blanc.

J'adore vraiment ce récit ! Félicitation !