Le secret d'Arkhanos

Blairô était allongé sur le sol herbeux d'un îlot flottant surplombant la belle région de Nagrand, bercé par le chant mélodieux de la cascade et des oiseaux. Il rêvait à ce qu'avait été sa vie jusqu'à maintenant ; son enfance, son "apprentissage" de voleur, ces immondes créatures sous la coupe du Fléau qu'il avait exterminées durant des années, aux lieux idylliques ou terrifiants qu'il avait traversé et aux douloureuses blessures qu'on lui avait infligé et qui, aujourd'hui, le faisaient encore beaucoup souffrir.

Petit à petit, les sons monotones de la cascade s'éloignèrent, les oiseaux se turent les uns après les autres.

"Arkha... Ark... deum...Osdeum...dea... Osteiteum..."

- Ce chant ! Encore... Cela fait des années que je ne l'ai pas entendu ! s'exclama Blairô surpris et inquiet. Serait-ce la fin ? Enfin ?

"Arkhandeos... Arkhandeum... Arkhanosdeum..."

Tel le chant de Sylvanas, les paroles continuèrent à lui arriver dans une mélopée, triste mais néanmoins envoûtante et comme la toute première fois, il sentait une présence autour de lui sans pouvoir la situer.

- Bonsoir à toi Blairô ! Nous sommes heureux de te revoir après ces longues années, lui dit une douce voix féminine.
- Bonsoir à vous ! répondit-il. Vous dîtes "nous sommes" mais combien êtes-vous donc cette fois ?
- Ce soir nous sommes huit car l'heure est grave et nous avons d'importantes choses à te dire.
- Et bien asseyez-vous si vous le pouvez, puisque je ne vous vois pas, je vous écoute !
- Je te sens las Blairô, je me trompe ? Ou agacé peut-être... n'es-tu pas heureux de savoir que nous venons prendre de tes nouvelles ?
- Les deux peut-être. Lorsque l'on s'est vus il y a quelques années de cela, vous m'avez dit que ma vie allait changer, que j'allais accomplir de grandes choses et tout ce que j'ai aujourd'hui ce sont de vieilles blessures et quelques pièces d'or. Je vis seul sur cet îlot et je m'ennuie à mourir. Quel joli résultat !
- tut tut tut ! Tu as visiblement gagné en expérience mais pas en sagesse mon ami. Il me semble important de remettre les pendules à l'heure. Ferme les yeux Blairô, détends toi et rappelle moi notre première visite.

C'était il y a trois ans, quatre peut-être. J'étais encore sans expérience et je passais plus de temps dissimulé, effrayé par tout et par tous. Je me trouvais encore dans la région de Lune-d'Argent, trainant mes guêtres comme une andouille désœuvrée. Je m'étais arrêté sous un arbre, près d'une grande fontaine, pour me reposer de mon harassante journée passée à ne rien faire. Tout était désert autour de moi, juste quelques oiseaux et quelques lynx qui avaient échappé à ma chasse aux colliers demandés par mon instructeur.
Je me souviens qu'il faisait beau, le soleil descendait peu à peu, une petite brise légère s'était levée. Je fermais les yeux pour goûter à la quiétude de l'endroit. Je commençais à m'endormir quand un air très lent et triste me parvint aux oreilles.
"Je pensais être seul" m'étais-je dit et mon regard se promena pour déceler le ou les pauvres novices qui semblaient si malheureux pour chanter ainsi. Mais je ne vis personne excepté une myriade d'étoiles minuscules ou peut-être une fine poussière dorée qui dansait autour de moi.

- Bonsoir Blairô ! me dit doucement une voix
- Qui est là ? Où êtes-vous ? Montrez vous !
- Calme toi mon jeune ami, nous ne te voulons aucun mal ! Et inutile de te camoufler car nous te voyons...
- C'est bien ma veine ! Et puis combien êtes-vous à m'espionner ?
- Juste trois mon ami, juste trois. Nous devons te parler, c'est très important !
- Moi ? Pourquoi moi ? N'y a t'il donc pas quelqu'un plus important à importuner à cette heure ? Mon instructeur m'a demandé de lui ramener divers objets (un vieux bouquin, un orbe aussi je crois) et d'aller voir une plaque commémorative située à mille lieux d'ici et si je ne le fais pas je vais ENCORE me faire disputer !
- Ah oui, je vois... hem...veux-tu que nous revenions demain ?
- Non... allez-y, je vous écoute ! je répondis après avoir feint une longue hésitation
- Tu sais Blairô, si nous sommes venus te voir, ce n'est pas par hasard car, sauf erreur de notre part, tu es un Élu.
- Un Élu ? Un élu... un élu... Ne me dites pas que j'ai été élu chef de classe !! C'est impossible, mon instructeur ne peut plus me voir, mes camarades m'évitent comme la peste avec toutes les âneries que je fais...
- Écoute moi ! m'interrompit la voix. Si tu es si bête que tu le dis, je dois m'assurer d'une chose. Aurais-tu décelé quelque chose de bizarre sur ton corps récemment ?
- Hem... voyons... un furoncle sur ma fesse, un cor à mon pied droit, un ongle incarné sur le gauche, un pustule sur mon nez...
- Cela n'a rien de bizarre ça...
- l'intérieur de ma main gauche qui me gratte...
- Ah !
- Pourquoi ce "Ah" ? Il paraît que c'est signe de richesse mais je n'ai encore rien vu arriver...
- Comment ça ? Tu grattes sans regarder s'il y a quelque chose ?
- J'avoue ne pas passer mon temps non plus à regarder ma fesse et son furoncle qui me font terriblement souffrir...
- Sois sérieux un petit instant, tu commences à devenir un peu trop lourd à mon goût !
- Oh pardon ! Oui, excusez-moi... je dissimule ma timidité et mes peurs comme je le peux.
- Alors regarde ta main et dis moi ce que tu vois.

Je fixais alors ma paume qui semblait ne rien contenir quand subitement une sorte de dessin commença à se former. Rien de très précis, comme un croquis de flammes ou de pouvoir.

- De quoi s'agit-il ?? Pourquoi ne l'avais-je pas vu avant ?
- Il s'agit tout simplement d'une marque... cachée qui n'apparaît qu'à certains moments. Comme lorsque nous sommes présents par exemple.
- Que signifie t'elle ? Qui êtes vous ?

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[HRP]
Hey Blairô !
Ça fait du bien de te lire de nouveau.
Pour ce récit je ne peux que te dire bravo.
Mais nous n'avons pas encore la suite, c'est idiot...

Hem... il m'arrive quoi là ?

Bon je vais faire plus simple.
Salut ! Content de te revoir ! Tu nous envois la suite ? S'il teeee plaaait !
[HRP]

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- Qui sommes nous ? C'est une longue histoire ! Si tu as un peu de temps...

Il y a de cela des lustres, Azeroth était un monde tranquille et n'avait rien à voir avec ce qu'il est devenu aujourd'hui. Toutes les races, les animaux et les entités vivaient en paix. Bien entendu, il existait une chaîne alimentaire comme dans tous les mondes peuplés mais il s'agissait uniquement d'une loi de la nature. Les conflits, les guerres et les tueries n'existaient pas. Quelques-uns d'entre nous, parmi les races douées de parole et de pensée, avions fondé une confrérie basée sur les arts de la magie comme le givre et le feu, le maniement des éléments (eau, terre, feu et air), la métamorphose et la manipulation des arcanes. Nous nous apprenions mutuellement ces diverses techniques, qui avaient été transmises de générations en générations, mais uniquement dans ce qu'elles avaient de bénéfique ou défensif. Mages, prêtres, chamans et druides constituaient donc notre guilde et ces derniers venaient de très loin pour faire partie des nôtres. Je précise qu'il n'y avait pas de démonistes, non parce que nous ne les voulions pas parmi nous, mais tout simplement car cette "pratique" n'existait pas ; les démons nous étaient alors complètement inconnus.
Les années passèrent tranquillement et nous décidâmes de créer un objet particulier qui représenterait notre guilde. Chacun de nous se mit donc au travail ébauchant dessins, esquisses et plans. Au bout de huit lunes, les anciens, dont nous faisons partie, se réunirent pour choisir l'objet, l'emblème et le nom de la guilde qui n'en portait pas encore. Trois jours nous suffirent pour faire notre choix : une planète renfermant les énergies, à moitié recouverte par un grand arbre qui semblait la protéger, serait gravée sur une pierre en forme de galet. Au dessus serait inscrit "Ordre des Harmonies". Quatre lunes plus tard, l'objet était fini et fut présenté sur un piédestal posé au milieu de notre gîte. Sur une très jolie pierre d'arcanite polie on pouvait voir le dessin choisi dans lequel brillaient les couleurs incrustées et qui semblaient parcourir l'arbre et les éléments comme si on y avait injecté des flux énergétiques. C'était magnifique à regarder, un véritable enchantement !
Mais, ce qui n'a jamais été dit est qu'après la confection de l'objet unique par les membres, les anciens insufflèrent dans l'objet quelques sorts dont seuls eux avaient le secret. La pierre procurerait autour d'elle des flots d'harmonie sur tout être vivant sans penser qu'elle pourrait aussi distribuer la discorde si elle tombait dans de mauvaises mains. Elle continuerait à canaliser les bonnes énergies reçues et à distribuer quiétude et harmonie tant que... mais pas d'inquiétude à avoir encore, rien de mauvais n'habite Azeroth.

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Nous baptisâmes la pierre "NEA - Natura os Elementis Arkahneo - La nature protégeant éléments et arcanes". Celle-ci resta sur son piédestal des années durant. Chacun de nous la vénérait.

Puis vinrent les premiers "incidents" ; la trahison du titan Sargeras, l'ennemi de toute vie et destructeur de mondes, la reine Azshara qui laissa entrer la Légion Ardente, l'attaque des infernaux et fanatiques des lieutenants de Sargeras, Archimonde le Profanateur et Mannoroth le destructeur... Le mal entrait en force, ne laissant que ruines et désolation sur son passage. Au fil du temps et de la progression des démons à travers notre monde, la pierre perdait peu à peu de son éclat et les énergies qu'elle contenait commencèrent à circuler moins vite à l'intérieur. Nous venions de comprendre alors que NEA réagissait à son environnement et qu'elle pourrait devenir un puissant élément de destruction. Il nous fallait donc la cacher, loin, très loin...

Moi et les sept autres anciens emportâmes Nea à l'autre bout d'Azeroth qui n'était alors qu'un seul continent. Nous venions de trouver une petite grotte très profonde qui pourrait dissimuler la petite pierre et nous la posâmes sur son socle que nous avions emmené avec nous. Plus nous nous éloignions de notre guilde, plus celle-ci semblait retrouver sa couleur et sa vitalité et une fois au fond de la grotte elle était de nouveau comme avant.

Mais qui aurait pensé que le puits d'éternité des elfes de la nuit exploserait et fracturerait ainsi Azeroth. Kalimdor et les Royaumes de l'Est virent le jour ainsi qu'une multitude de petites îles, sur l'une desquelles se trouvait maintenant Nea. Ceci se passait il y a plus de 10000 ans et pendant des décennies elle resta dans sa grotte, sur son îlot. Des petits groupes de l'Ordre des harmonies partaient régulièrement s'assurer que la pierre était toujours en place.

Malheureusement, toutes ces allées et venues incessantes finirent par attirer la curiosité d'âmes corrompues qui les suivirent et, un jour, un des groupes ne revint pas et le suivant non plus. Nous retrouvâmes leurs corps torturés à mi-chemin. L'alerte fut donnée et nous, les anciens, sommes partis pour la grotte, déguisés en fermiers. Nea était toujours là, plus resplendissante que jamais. Nous devions de nouveau l'emmener loin et, à contrecœur, l'oublier tant que les harmonies ne seraient pas rétablies en Azeroth. Des centaines, des milliers d'années passèrent, connaissant la création de l'Arbre monde et le rêve d'émeraude, l'exil des Hauts-Elfes, la fondation de Quel'Thalas. Puis les guerres trolles et Arathor, l'éveil des nains... 6500 années étaient passées et notre pierre trônait toujours sur son piédestal, rayonnante et magnifique. Nous avions trouvé le moyen de rester connectés à elle et pouvions ressentir ce qu'il se passait alentour. Les années continuèrent de passer, des dizaines, des centaines...

Jusqu'au jour où nous avons reçu des signaux inquiétants émanant de Nea. Nous devions partir de nouveau. L'Ordre des Harmonies regroupait alors une double centaine de membres et tous voulurent faire partie du voyage. Afin d'assurer un maximum de discrétion, des groupes de deux, voire trois furent formés et une vingtaine de membres durent rester au gîte. Chacun partirait par un chemin différent et à intervalles réguliers.

Lorsque le premier groupe arriva à destination, plusieurs jours plus tard, ils remarquèrent des sentinelles armées de baguettes devant l'entrée, accompagnées de ces molosses aspirateurs de mana... Nous avons dû attendre que tout le monde soit arrivé pour décider de ce que nous allions faire pour récupérer notre pierre. Nous sommes restés là, à distance, pour connaître le nombre approximatif d'ennemis que nous devrions neutraliser. Après plusieurs heures, nous n'avions vu qu'une dizaine de personnes pénétrer dans notre sanctuaire. L'opération à mener nous semblait aisée ; que pourraient-ils faire contre l'armée que nous formions ? Nous avons attendu la nuit pour donner l'assaut...

Certains druides prirent leur forme féline et camouflés se placèrent derrière les deux gardes et les molosses. A notre signal, ils les attaquèrent et leurs griffes se mirent à danser. Il fallut peu de temps pour que leur vie ne devienne qu'un souvenir. Ils n'eurent ni le temps ni la possibilité de riposter ou d'émettre un son tant leur surprise fut grande. De nouveau cachés, ils se dirigèrent vers l'entrée de la grotte mais leur marche fut interrompue par une sorte de barrière magique qui leur interdisait d'avancer davantage. Il nous fallait absolument pénétrer à l'intérieur pour récupérer la pierre... Subitement la porte magique disparut et nous laissa apercevoir deux sinistres personnages armés jusqu'aux dents qui s'apprêtaient à sortir. Des seigneurs de l'effroi ? Sans réfléchir, l'assaut fut donné. Les Nathrezims furent rapidement réexpédiés dans leur enfer et nous entrâmes dans la caverne, la porte se refermant derrière nous...

Quelle ne fut pas notre surprise lorsque soudain le paysage changea. Nous n'étions plus dans la petite grotte où nous avions laissé Nea mais dans une caverne aux dimensions titanesques. Des torches, placées un peu partout dans le dédale de couloirs que nous apercevions de l'entrée, diffusaient une lumière noire. Comment allions nous pouvoir retrouver la pierre ? Nous arrivions à percevoir sa position sans savoir quel serait le chemin qui nous mènerait à elle. Deux possibilités s'offrirent à nous : créer autant de groupes que de chemins ou essayer chaque route une par une, tous ensemble. Mais le temps nous manquait. Nea n'émettait plus qu'un très léger signal, elle serait sûrement bientôt éteinte. Onze groupes furent donc formés et chacun commença l'expédition du tunnel qui leur avait été désigné.

Mon groupe, composé des anciens et de plusieurs autres membres de notre guilde, avons commencé à arpenter notre galerie, la sixième, celle du milieu. Les "camouflés" ouvraient la marche en éclaireurs,suivis des druides ours, les lanceurs de sorts fermant l'étrange défilé. Le terrain très accidenté ne facilitait pas notre progression et plusieurs longues minutes passèrent sans bruit, juste la respiration ou les halètements de notre équipe.

Un terrible grondement se fit soudain entendre et résonna dans les nombreux tunnels, suivi d'affreux cris de douleur. Un des groupes devait avoir rencontré une créature et résumé son existence à un tas de chairs inertes et sanguinolentes. Plusieurs minutes de silence s'installèrent de nouveau et, de notre côté, toujours rien en vue. De nouveaux bruits, de nouveaux cris, de nouveaux silences ; qu'allions nous donc trouver au bout du chemin ? Ou avant...

Toujours rien, mis à part quelques chauves-souris, quelques crabes, des rats et toujours un chemin assez difficile d'accès. Durant notre avancée, nous avons entendu huit autres séries de bruits suivis des mêmes cris. Les groupes semblaient progresser correctement. Toujours pas de mauvaiserencontre pour nous, tout paraissait parfait. Une quarantaine de minutes plus tard, après un silence inquiétant, il nous sembla distinguer une lumière plus intense dans le fond. Nous arrivions enfin. Les félins et les ours lancèrent un léger grognement pour montrer leur satisfaction. Nous arrivâmes enfin au bout du goulet. Nous nous sommes retrouvés devant une immense salle ronde. Aucun signe de vie. Au centre trônait Nea, dans un halo de lumière bleue. Elle semblait éteinte, excepté son cœur, qui représentait le feu, brillait d'un rouge profond, sanguin. Nous pensions voir arriver nos compagnons par les dix autres tunnels mais lorsque nous nous sommes approchés de la pierre, onze lourdes portes se refermèrent, une par une, sur les onze couloirs dans un bruit assourdissant. Nous étions seuls et prisonniers. Des dizaines de torches s'allumèrent soudain...

NON...

...Nous étions bien prisonniers mais loin d'être seuls !

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Une voix spectrale se fit entendre :

- Bienvenue à vous... mes amis ! Bienvenue dans votre grotte – que nous avons quelque peu transposé dans un autre lieu grâce au portail d'entrée afin de pouvoir nous accueillir tous.-
- Je ne comprends pas bien, m'exclamais-je. Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici et pourquoi ne laissez vous pas entrer nos compagnons ?
- Asseyez-vous un instant que je vous raconte, ce ne sera pas très long.

Nous prîmes place à même le sol et en attendant que notre hôte commence ses explications, je regardais l'étrange et effroyable spectacle qui s'offrait à nous. Ils étaient des dizaines, des centaines, toutes les races connues et d'autres inconnues, toutes les tailles, des démonistes accompagnés de leurs ridicules lutins, des mages, des démons de toutes sortes ; l'ensemble était très hétéroclite mais ils avaient tous une caractéristique commune : ils n'avaient, sans conteste, rien de bon en eux. Quant à leur chef, il était très grand, portait une longue robe blanche et son visage ne représentait qu'un crâne avec des yeux brillants. Le tout lévitait à plusieurs centimètres du sol.

La voix résonna :

- Je vais faire vite car nous avons des choses importantes à voir ensemble, je vous ferai donc grâce des détails. Peu importe notre nom ou ce que nous représentons car vous n'aurez jamais l'occasion d'en parler à quelqu'un. Vos compagnons ? Nous les avons interceptés dans leur ascension des couloirs et je vous assure qu'ils n'ont pas eu le temps de souffrir... Si nous vous avons laissé pénétrer jusqu'ici c'est pour une bonne raison que je vous expliquerai dans un instant.

Cela fait des lunes que nous avons découvert l'existence de cette pierre en voyant vos disciples se rendre régulièrement dans une grotte. Nous avons tenté d'extirper des renseignements à deux groupes de vos "pèlerins" mais malgré toute la persuasion que nous avons mise dans nos interrogatoires, ces derniers n'ont jamais parlé ; vous connaissez la suite... Puis, nous avons perdu pendant longtemps cette pierre qui s'était volatilisée comme par magie mais nous savions qu'un jour nous la retrouverions et nous savons être très patients. Il y a peu de temps, l'un d'entre nous a perçu des ondes en passant près de cet endroit, par pur hasard. Nous avons donc investi le lieu,transformé suffisamment pour nous permettre de tous y loger et nous avons commencé à étudier votre pierre, celle qui semble tant compter pour vous. Malheureusement, cette dernière ne nous a pas laissé approcher malgré toutes les magies que nous avons utilisées alors, comme nous nous doutions que vous viendriez ici un jour ou l'autre, nous vous avons attendu. Et vous voilà ! Maintenant, vous allez répondre à ma question : Quelle est donc cette pierre et quel est son pouvoir ?

Après plusieurs secondes, je me levais pour prendre la parole.

- VOUS NE SAU-REZ RIEN ! articulais-je avec une voix forte. Tout ce que vous êtes en droit de savoir sur NOTRE pierre est que nous l'avons appelé Nea. Le reste ne vous regarde absolument pas et ne saurait-vous être d'aucune utilité.

- Très bien, mon jeune ami, comme vous le voudrez. Je me doutais un peu de votre réaction mais nous verrons bien si un petit séjour dans nos geôles et quelques... douceurs ne vous délieront pas la langue. EMMENEZ-LES !!!

Pendant des jours, nous fûmes chacun enfermés dans des cachots individuels, sombres et malodorants. Ils ne nous portèrent aucune nourriture ni boisson jusqu'à atteindre un très grand état de fatigue. Enfin, des démonistes toujours accompagnés de leur familier (une succube pour commencer) vinrent nous rendre visite. Ils utilisèrent tous les moyens en leur possession pour nous forcer à parler et à divulguer le secret de Nea... mais rien n'y fit. Les uns après les autres, nous tombâmes et pour chacun d'entre nous, Nea envoya un flux arcanique d'une violence inouïe. Je fus le dernier à succomber...

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Au moment où le rayon arcanique m'atteint, je ressentis au fond de moi comme un déchirement intérieur accompagné d'une douleur intolérable. Je sentais comme une émergence d'énergie parcourir chaque millimètre de mon corps avec une vélocité incroyable et une très grande chaleur. Puis, ce fut l'explosion en moi et le calme revint.

Je me relevais ou, tout du moins, le croyais-je. Je regardais autour de moi et voyais le corps de mes compagnons... puis le mien gisant à mes pieds. Comment était-ce possible ? Je n'étais plus qu'une âme errante sans corps ni apparence spectrale... J'entendais des voix affolées qui appelaient à l'aide, posaient des questions. Je compris qu'il s'agissait de mes amis qui ne saisissaient pas non plus ce qu'il venait de leur arriver.

- Calmez-vous mes amis ! intervins-je. Ne voyez-vous pas ce qu'il vient de nous arriver ? Nea a tout simplement protégé nos âmes afin qu'elles ne soient pas souillées par ces ignobles créatures. Nous pouvons communiquer mais impossible de nous voir, ni nous, ni personne. Je ne sais pas si nous pourrons dialoguer avec les êtres du monde vivant et en attendant de le savoir, nous devons trouver un moyen d'entrer en contact avec la pierre et l'emmener loin d'ici avant qu'il ne soit trop tard.

Nous nous approchions de la pierre en espérant ne pas être remarqués par l'assistance démoniaque qui cherchait encore à la saisir et la déchiffrer mais le bouclier arcanique qui l'entourait empêchait toute approche. Seulement, les énergies que nous lui avions insufflées lors de sa création semblaient perturbées par cette présence néfaste. Le bleu de l'élément eau, le blanc de l'air, l'argent des arcanes et les couleurs de l'arbre protecteur étaient en train de changer ; le rouge des flammes qui se tenaient au centre se propageait peu à peu à toutes les autres énergies et, lorsque ce serait fait, Nea ne pourrait plus résister et leur appartiendrait...

Mais comment pourrions-nous nous emparer de l'objet ? Nous n'étions plus que purs esprits et nous pouvions voir tout ce qui nous entourait avec une grande précision même les choses les plus minuscules, sentir les odeurs même les plus subtiles et entendre les sons et les voix même les plus infimes, mais toucher et saisir cela nous serait désormais impossible. Et qu'en était-il de nos pouvoirs ? Nous nous sommes dirigés dans un recoin de la grotte pour faire quelques essais. Je tentais une incantation d'éclair de givre sur un caillou... visiblement, nos réserves de mana étaient vides car je suis juste arrivé à faire apparaître un flocon de neige qui alla s'écraser sur le sol et mes acolytes n'arrivèrent pas à faire mieux. Il nous fallait donc attendre que nos réservent se remplissent, nous aviserions après.

Au fil du temps qui passait, nous sentions notre puissance magique nous envahir et le flocon de neige se transforma en lueur au premier test, en éclat de givre au second, en rayon de gel concentré au troisième, pour finir en un éclair net et glacial qui frappa le caillou et le fit exploser en dizaines de particules. Le bruit attira l'attention et l'assemblée réunie autour de Nea se dirigea vers nous. Il ne virent rien de particulier et décidèrent de se retirer un moment pour se reposer.

La pierre était seule, au milieu de la salle, les démons et autres serviteurs s'affairant à diverses tâches. Si nous devions intervenir, il nous fallait le faire maintenant car combien de temps restait-il avant que Nea ne soit totalement imprégnée du mal qui l'entourait ?

Nous fîmes donc l'inventaire des sorts qui pourraient nous être utiles. J'optais avec mes amis mages, pour le sort d'invisibilité que nous utiliserions sur la pierre chacun notre tour pour ne pas le rompre. Les chamans décidèrent d'invoquer un élémentaire que nous ferions également disparaître et qui se saisirait de la pierre pour l'emmener au dehors de cet endroit glauque et sinistre. Nous étions tous prêts. L'expédition pouvait commencer.

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- Kortaline, Rimsky et Eliozon, commencez l'invocation de l'élémentaire ; Merkion, Cloclune et Marchin, préparez-vous à faire disparaître Nea au moment où l'élémentaire que vous aurez rendu invisible s'emparera de la pierre. Pour l'Ordre des Harmonies, en avant !

Une fois l'élémentaire invoqué et devenu invisible, nous nous sommes dirigés vers la pierre qui commençait à bouillonner. Eliozon jeta son sort sur la pierre qui fut comme enveloppée dans un écrin et disparut. Le golem s'en empara et nous nous sommes dirigés vers la porte du couloir central. Pendant toute la durée du trajet, nous n'avons rencontré personne excepté quelques rats. Nous arrivâmes au portail, celui qui nous ramènerait dans notre monde. Nous traversâmes l'immense porte et nous nous sommes retrouvés au beau milieu d'un camp de démons. Dans la hâte, nous n'avions pas pris le temps d'imaginer qu'au passage d'un monde à l'autre, les sorts d'invisibilité s'effaceraient et que notre élémentaire apparaitrait avec la pierre dans la main. Quelle ne fut pas la surprise des démons qui ne s'attendaient pas du tout à notre visite. Quelques boules de feu, quelques éclairs de givre et un triple blizzard suffit à les anéantir.

- Pourvu qu'ils n'aient pas eu le temps de donner l'alerte !

Nous reprîmes la route vers le rivage de l'île. Maintenant il nous fallait trouver un moyen de retourner sur la terre ferme, celle où nous vivions avant cette escapade qui nous avait couté la vie. Rimsky nous proposa un sort de lévitation sur le golem mais la route était trop longue et nous aurions dépensé tout ce qu'il nous restait de mana avant d'arriver, ce qui plongerait notre pierre au fin fond des océans. Le sort pour marcher sur l'eau ? Idem.

- Cloclune ! Te serait-il encore possible d'invoquer ce très beau tapis volant que tu avais fabriqué de ton vivant ?
Cloclune se concentra quelques instants et le tapis apparût. Le golem posa délicatement la pierre en son centre avant de tomber en morceaux. Sa mission avait été accomplie avec succès. Nous pouvions maintenant nous mettre en route pour retrouver notre maison.

Il nous fallut plusieurs jours pour rejoindre notre chère terre et deux de plus pour atteindre la maison de la guilde. Lorsque nous sommes enfin arrivés, nous nous sommes arrêtés brusquement en contemplant l'affreux spectacle qui s'offrait à nous. Plus de maison. Elle avait été incendiée et les compagnons qui étaient restés avaient été torturés à mort. Une immense vague de tristesse s'empara de nous. L'Ordre des Harmonies venait de disparaître, notre guilde n'existait plus.
Je me déplaçais à travers les gravats en me demandant ce que nous allions pouvoir faire maintenant. Peut-être n'y avait il plus rien à faire... A moins que nous trouvions quelqu'un qui pourrait prendre Nea sous son aile, mais qui ?
Nea qui retrouvait peu à peu ses couleurs d'origine se mit à frémir et à projeter sur une grosse pierre un symbole en hologramme. Une sorte de bouclier traversé par deux rayons entrelacés ; peut-être une représentation de rayons arcaniques... Puis elle se dressa dans les airs et commença à se déplacer, tourner, monter, descendre et partit vers l'est, vers ce nouveau royaume, vers Lordaeron et nous l'avons suivie pendant des jours. Enfin, elle finit par ralentir et après quelques instants, elle nous mena à...

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[HRP]

C'est vraiment vache de s'arrêter là Le secret d'Arkhanos Icon_lol

La suite ! Ou je tue et mange un gnome !

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- ...jusqu'à toi Blairô.
- Je veux bien mais pourquoi moi ? J'ai à peine commencé l'apprentissage de voleur et je n'ai pour l'instant acquis que le 5ème niveau. Mon poignard ne me sert qu'à tartiner mes tranches de pain le matin.
- Nous l'ignorons Blairô ! Nea t'a choisi et elle doit avoir ses raisons. Ta jeunesse, ta candeur, ce qu'elle ressent au fond de toi... qu'en sais-je ?
- Cela restera sûrement un mystère pendant longtemps... Soit ! Je suis l'Élu et que vais-je devoir faire ?
- Protéger la pierre comme la prunelle de tes yeux, rencontrer des gens pour ne pas être seul et pourtant tu ne devras jamais leur parler d'elle ni prononcer son nom, fonder une guilde, parcourir le monde...
- Rien de bien compliqué en somme... juste la promener sans jamais la montrer ?
- Elle te trouvera des personnes pour t'épauler et celles-ci porteront la même marque que toi. A toi de les persuader de te suivre !
- Très bien. Autre chose que je devrais savoir ?
- Nea devrait apporter l'harmonie dans ta guilde -amitié, solidarité, bienveillance- et ceux qui n'en sont pas dignes sentiront que leur place n'était pas au sein des tiens et partiront.
- Si tu acceptes cette mission, tend ta main devant toi, paume vers le haut...

Je fis ce que l'on me demandait avec une certaine angoisse, me demandant dans quelle aventure j'allais me lancer, quand soudain dans le creux de ma main, juste là où se trouvait le fameux symbole, une jolie pierre apparut, parcourue par de si belles couleurs, pastel pour certaines, profondes pour d'autres et "électrique" pour les ondulations qui se promenaient au centre.

- Voici donc la pierre... Que représente t'elle exactement ?
- Le cercle représente la terre, l'arbre la nature, la vague bleue l'eau, le tourbillon blanc l'air, les flammes rouges le feu et les "ondulations" les arcanes qui sont un peu la source de toutes les magies existantes.
- Donc, en résumé, je dois protéger une pierre représentant toutes les écoles de magie...
- C'est un peu cela oui.
- Se reverra t'on un jour... enfin, si je puis dire ?
- Non, nous allons partir, nous n'avons plus rien à faire dans ce monde, il n'y a pas de place pour nous. Par contre, si un jour nous étions au courant de quelque chose de grave, nous ne manquerons pas de t'en avertir afin que tu puisses prendre toutes les dispositions nécessaires. Nous sommes désolés d'avoir dû monopoliser autant de ton temps mais nous ne pouvions pas résumer davantage cette histoire car dans le cas contraire tu n'aurais sûrement pas saisi son importance.

Nous nous séparâmes et je portais en moi une grosse boule d'inquiétude. Je plaçais la pierre dans ma poche et rejoins le bâtiment. La nuit me porterait peut-être conseil. Demain serait un autre jour, celui de mon départ vers Lune d'Argent pour y continuer mon apprentissage. D'autres missions, d'autres rencontres, plus de danger, plus d'aventure.

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Le soleil se levait à peine et une légère brume enveloppait encore l'île de Haut-Soleil que Blairô était déjà prêt à partir pour Lune-d'Argent afin d'y poursuivre son apprentissage. Équipé de sa dague et de son sac à dos contenant la pierre, il prit la route. Les wyrms de mana encore un peu endormies éclairaient légèrement le paysage et les fleurs commençaient à s'ouvrir en diffusant un léger parfum. La route était longue jusqu'à la capitale Sin'dorei mais tellement jolie que Blairô flânait et oubliait qu'on l'attendait pour déjeuner. Son ventre le rappela à l'ordre et il se mit à courir jusqu'à la place de l'Épervier. Après avoir suffisamment mangé, on lui présenta son nouveau maître, celui qui allait lui enseigner d'autres ficelles du métier. On lui laissa quelques instants avant de commencer et il se dirigea sur la place où il s'assit sur un banc. Soudain...

- Sombrejour à vous l'ami ! me lança un jeune hurluberlu blond, échevelé et vêtu d'une... robe. Je me demandais si c'était à moi que s'adressait ce grand sot bourré de manières qui me parlait d'un sombre jour alors que le soleil brillait de mille feux. "Vous êtes nouveau ici n'est-ce pas ?" me demanda t'il avec un sourire qui dévoila toute une armée de dents blanches.
- Bonjour à vous ! lui répondis-je. On m'appelle Blairô et je suis un futur grand voleur. Et vous ?
L'individu partit dans un grand éclat de rire.
- Hahahahaha ! Blairô ! Un surnom digne d'une grande sagesse et promis à un grand avenir. Hem ! Excusez-moi, je suis désolé. Je m'appelle Evendihl et j'ai commencé un apprentissage de démonologie. Ma famille, composée de grands démonistes m'a fait comprendre qu'il serait bien pour notre blason que je continue dans la même voie. Je suis pressé de jouer avec mon premier diablotin, ils ont l'air tellement crétins ! "Autant que toi" me disais-je.
- Messieurs Blairô et Evendihl, vos maîtres respectifs vous attendent depuis déjà un bon moment. Voulez-vous vous dépêcher et aller les rejoindre ? clama une jeune dame très jolie.
- Nous arrivons jolie damoiselle ! cria Evendihl avec un sourire gigantesque. "Il ne manquait plus que ça" pensais-je.

Je retrouvais mon maître qui, après m'avoir appris la plus élémentaire des politesses, à savoir la ponctualité, me donna une liste des personnes qui avaient besoin de mon aide. Il me conseilla de prendre un compagnon de route car certaines quêtes seraient sûrement difficiles à accomplir seul. Ne connaissant personne, je me dirigeais vers mon premier donneur de quête qui se trouvait près du banc sur lequel j'étais assis quelques minutes auparavant. Ce dernier me demanda de lui ramener des résidus arcaniques que je trouverais dans des sortes de tonneaux et des bidules à prendre sur des espèces de grands robots à l'air idiot. Sur le chemin, je fis la connaissance des déshérités qui tentaient de me barrer la route. Deux déshérités et un robot d'un seul coup, cela était beaucoup trop pour moi et je commençais à sentir ma force et ma vie quitter mon corps. J'avais tué les deux énergumènes et le robot me donnait du fil à retordre. Il ne me restait plus beaucoup d'énergie au fond de moi et j'allais bientôt m'écrouler. Quelle entrée spectaculaire dans la ville, je n'aurais tenu que quelques minutes. Mais soudain, le robot s'arrêta dans un long grincement.

- Sans moi, tu serais déjà en train de courir après ton corps mon ami !

Zut, c'était la grande andouille exaspérante mais je dus reconnaître que j'étais content de le voir à cet instant.

- Je crois que tu m'as sauvé la vie et je te remercie démoniste !
- Appelle-moi Evendihl, répondit-il avec un clin d'œil. Cela te dirait-il que nous fassions un bout de route ensemble ?
- On m'a en effet conseillé de trouver un compagnon alors je crois que je vais accepter.

Le reste de la journée se déroula sans encombre et les deux apprentis rentrèrent à l'auberge. Ils avaient effectué toutes leurs quêtes et leurs maîtres étaient très satisfaits. Les jours suivants furent identiques et les deux compères franchissaient les niveaux au fur et à mesure de leur découverte de la région. Ils avaient atteint le dixième échelon lorsqu'on leur demanda de choisir un talent parmi trois et de se rendre dans les terres fantômes.

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Les jours continuaient de passer, la liste de quêtes réalisées grandissait, les félicitations pleuvaient sur les deux jeunes amis. Blairô était ravi d'avoir trouvé un compagnon de route aussi agréable, sympathique et efficace, tellement qu'il en oublia l'existence de la pierre. Un beau jour, alors qu'il était allongé contre un arbre, la tête posée sur son sac, il sentit quelque chose vibrer légèrement contre son crâne et ressentit une vague de chaleur dans sa main gauche. Il l'ouvrit et vit la marque se dessiner dans sa paume. Au même moment, Evendihl qui se trouvait près d'une rivière s'écria :

- Aïe ! Mais... que se passe-t'il ? J'ai dû me faire piquer par un de ces affreux insectes qui tournicotent au dessus de l'eau ! Ça me brûle !
- Montre-moi vite ! lui répondit le jeune voleur affolé.

Evendihl lui tendait sa paume rougie. La marque de Nea était en train de se dessiner lentement au creux de la main du démoniste.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Quelqu'un à dû me lancer un sort !
- Calme-toi ! lui dit Blairô. Je ne sais pas ce dont il s'agit mais cela ne doit être rien de très grave, cela va passer...

Il était tellement triste de ne pouvoir parler de la pierre à son ami. A ce moment, il se rappela ce qu'on lui avait dit : "rencontrer des gens, créer une guilde, la pierre reconnaitra...". Ils rentrèrent à Tranquillien prendre un vol pour Lune d'Argent où Evendihl consulterait un médecin. La marque finit par disparaître assez vite et fut oubliée par Evendihl. Mais Blairô, lui, attendait l'instant propice pour lui proposer de créer une confrérie. Alors qu'ils allaient se mettre en route pour leur quête où ils devaient éliminer deux horribles monstres faits de chairs et de coutures prénommés Putrepoing et Luzran, Evendihl s'arrêta, l'air pensif.

- Et si on créait une guilde ? Ce serait sympa non ? Comme une famille, des amis, nous nous retrouverions les soirs à nous raconter nos aventures devant un bon verre, on s'entraiderait... Qu'en penses-tu ?
- Une guilde ? C'est une idée oui mais laisse moi réfléchir avant de prendre une telle décision. Sais-tu de quoi nous aurions besoin ?
- J'ai entendu parler de quelques pièces d'or et d'une liste de dix personnes pour commencer.
- Alors déjà, nous n'avons rien de tout cela
- Cela ne nous empêche pas d'y penser et d'en parler autour de nous...
- Oui... tu as peut-être raison.

Le lendemain, Evendihl arriva avec un parchemin pris dans un bureau des guildes. Dessus était inscrit ce qu'il fallait, 10 pièces d'or, et une liste vierge devant contenir 10 noms de personnes s'engageant dans sa création ; celui qui rapporterait le parchemin complété au bureau avec les pièces d'or serait nommé "Fondateur". Evendihl avait déjà inscrit son nom sur la première ligne.

- Je vois que tu n'as pas perdu de temps et que tu as dû réfléchir toute la nuit.
- Non, cette nuit j'ai dormi comme un loir. Allez, inscris ton nom, ça va être une belle aventure et on va bien rigoler.
- Tu es bien sûr ?
- Allez mon ami, ce n'est qu'un bout de papier et quelques pièces d'or, cela ne nous engage pas à grand chose.

Blairô n'écoutait plus. Il repensait à Nea, à sa protection, à ce qu'elle pourrait apporter.

- Très bien. Allons-y ! Continuons nos quêtes et si nous trouvons des gens sur la route, nous pourrons toujours leur proposer de signer. Mais je n'émettrai qu'une seule condition, tu en seras le fondateur Evendihl.
- Oui, bien sûr, si tu veux !

Evendihl semblait prendre tout ça pour un simple jeu et Blairô s'en inquiéta. Il souhaitait donner une maison et un abri à Nea, une maison où il y ferait bon vivre, où tout le monde viendrait se reposer après de dures journées de combat et se retrouverait avec plaisir. Malgré son inquiétude, Blairô décida de faire confiance à son ami. Il ne manquait que quelques pièces d'or, huit personnes sur la liste et, détail important, un nom pour cette future guilde. Beaucoup de travail en perspective...

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Un jour qu'ils se trouvaient à Tranquillien, Evendihl s'adressa à Blairô avec un air sérieux.

- Il faut que je te présente quelqu'un. Il se prénomme Zéphyrion et il se trouve qu'il est... mon frère ! Je suis certain qu'il acceptera de signer notre document.

Ils prirent un vol pour Lune-d'Argent et s'assirent sur un banc à l'extérieur de la ville. Zéphyrion arriva quelques minutes après en courant et visiblement essoufflé. Evendihl fit les présentations et ils commencèrent à discuter de tout et de rien avant de se décider à parler de la guilde. Le jeune mage qui n'arrêtait pas de faire l'andouille (ce qu'il faisait très bien d'ailleurs) s'empressa de signer le formulaire. Ils partirent ensuite ensemble faire quelques quêtes avant de se quitter. A la fin de leur stage, ils décidèrent de partir pour Orgrimmar après un passage rapide à Fossoyeuse ; ils semblaient préférer les routes sèches des Tarides à celles de Tirisfal dont l'atmosphère était plutôt moite et malodorant.
Ils découvrirent ensemble la capitale Orque, firent la connaissance de l'illustre Thrall, visitèrent le gouffre de Ragefeu et s'en allèrent vers la Croisée. Evendihl proposa alors une visite de la capitale Taurène dont il avait entendu parler avant de s'attaquer aux Cavernes des Lamentations. Blairô fut d'accord et ils allèrent au Camp Taurajo avant d'emprunter la route qui menait à la région habitée par ces ruminants réputés pour leur connaissance du druidisme. Pendant le trajet, Evendihl dit à Blairô qu'il avait une nouvelle personne à lui présenter, une jeune taurène qui se nommait Khyendra Corne-Tonnerre. L'entrevue se passa très bien et la jeune chamane, emballée par le projet, n'hésita pas une seconde avant d'apposer sa signature sur le parchemin. Et de 4... il ne manquait plus que six personnes pour remplir les conditions d'ouverture de guilde. Ils furent dénichés au cours de divers regroupements pour accomplir des quêtes importantes.

La liste était maintenant complète et les deux compères se partagèrent les frais d'inscription.

- Je ne me sens pas très bien ce matin, Blairô. Pourrais-tu aller porter le formulaire au bureau des guildes ?
- Ne pouvons nous pas attendre que tu ailles mieux ? J'aurais préféré que nous y allions ensemble...
- Nous fêterons la naissance de notre confrérie dès ton retour mais, pour le moment, je suis vraiment trop fatigué.
- Très bien, répondit le jeune voleur. On se retrouve tout à l'heure !

Blairô prit un zeppelin pour Fossoyeuse et vérifia, avant d'entrer dans le bureau, qu'il avait bien tout ce qu'il lui fallait... les pièces d'or, les dix noms et...

- Flûte ! Nous avons oublié de trouver un nom à la guilde !!!

Il se mit alors à réfléchir, repensa à l'Ordre des Harmonies, à la mélopée qu'il avait entendu une fois, aux diverses énergies qui composaient la pierre... et à Nea : Natura... gnagnagna... Arkahneo. Les arcanes source des magies, protection... ARKAHN-OS... non... ARKHANOS !
Heureux de sa trouvaille, il s'avança vers le réprouvé responsable des enregistrements de nouvelles guildes. Ce dernier vérifia que tout était en règle et qu'il ne manquait rien, demanda au voleur de lui épeler son nom et déclara :

- BLAIRÔ, ici présent, demande que soit enregistrée la guilde ARKHANOS qui sera composée des dix personnes citées sur le document. Dame Sylvanas, dont je suis le représentant à cet instant, donne son aval et appose son cachet au bas du-dit document ! Messire Blairô, Fondateur et dirigeant d'Arkhanos, je vous donne un récépissé de la présente déclaration et vous invite à consulter mon collègue afin de choisir un tabard qui représentera Arkhanos aux yeux du monde entier.
- Gérant ??? s'écria le voleur. Ce n'est pas moi le dirigeant, ce doit être mon ami Evendihl ! Regardez, son nom figure en premier sur la liste.
- Relisez les conditions mon ami. Celui/Celle qui présentera le document et les pièces d'or sera d'office nommé dirigeant... à vous de vous arranger avec vos amis maintenant.
- Fichtre ! Dans quelle histoire me suis-je encore lancé...

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Le tabard, qui avait soulevé une polémique au sein des membres, fut changé rapidement car certains le voyaient rose et la gente masculine (particulièrement une personne qui trouvait que cela était une injure à sa virilité évidente -longs cheveux blonds platine, permanente et mise-en-plis-) préférait un fond gris/noir qui, parait-il, était plus passe-partout.

Les relations ne se passaient pas trop mal mais la gestion de la guilde n'était pas simple pour Blairô. Il n'y connaissait absolument rien et pensait qu'il suffisait d'être gentil avec tout le monde pour que cela fonctionne. Mais tous ces jeunes gens avaient besoin d'aventures palpitantes et l'ennui s'emparait peu à peu de la guilde. Arkhanos ne possédait même pas de registre, ce gros livre qui retraçait la vie de la guilde, les histoires, les demandes, les suggestions de chacun... Et lors du premier soulèvement, Blairô se retrouva profondément triste et idiot. Après le départ de certains membres, il décida de passer le flambeau à son ami Evendihl, se disant qu'il serait un bien meilleur gestionnaire et celui-ci devint donc la Main-Noire d'Arkhanos. Blairô pourrait maintenant se consacrer à sa pierre qu'il emmenait partout avec lui.

Il y eut d'autres "révoltes", d'autres départs, d'autres Mains-Noires (Khyendra, puis Erizah) et Blairô ne sut jamais si c'était Nea qui choisissait ou refusait les membres ou si c'était eux qui ne correspondaient pas à Arkhanos. Seuls ceux qui avaient la marque dans leur main restaient fidèles à leur guilde et à leurs engagements.

Les mois passèrent et la guilde connaissait des périodes creuses. Il y avait des moments où les membres ne se présentaient même plus au Manoir de Ravenholdt qui était devenenu le repaire de la guilde. Le manoir était désert, le moisi commençait à envahir les chambres, la poussière recouvrait les meubles et les tableaux d'une seconde peau. Blairô se disait qu'Arkhanos ne serait jamais une grande guilde, juste une maison d'apprentissage que les gens quitteraient lorsqu'ils auraient tout appris. Il n'aimait pas le principe d'alliances inter-guildes car il pensait qu'Arkhanos pourrait être autonome, il ne supportait plus cette solitude pesante dans sa propre maison... Blairô ne se sentait plus chez lui.

Un jour qu'il se trouvait dans la couronne de glace, Nea se mit à réagir violemment en approchant de la Citadelle. Elle se mit à rougir et à trembler. Quelque chose de grave était en train de se passer, Nea avait été retrouvée et Blairô devait fuir au plus vite. Il n'avait pas le choix, il devait partir loin avec la pierre, tout quitter pour, peut-être, ne jamais revenir.

Il laissa une longue lettre sur la grande table du manoir en expliquant les raisons de son départ mais, en aucun endroit, il ne mentionna l'existence de la pierre. Il ne s'agissait que d'un mensonge par omission, pour le bien de tous.

Il partit loin, changeant régulièrement de lieu pour ne pas attirer l'attention ; Nea avait retrouvé son calme et ses couleurs mais Blairô était seul et très triste. Quand tout cela finirait-il ? Quand retrouverait-il une vie normale ? Se pourrait-il qu'un jour sa mission prenne fin ? Et un soir qu'il se trouvait sur l'un de ses îlots favoris de Nagrand...

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"Arkha... Ark... deum... Osdeum... dea... osteiteum..."

Le chant déjà entendu il y a plusieurs années ! Les esprits arrivent ! Serait-ce la fin ? Vais-je enfin retrouver ma liberté ? Va-t'on enfin me libérer de cette responsabilité ? Pourrais-je retrouver mon insouciance ?

- Comme nous te le disions tout à l'heure, tu sembles avoir gagné en expérience mais pas en sagesse... Pourquoi être parti ? Pourquoi avoir quitté TA guilde ?
- Pour protéger Nea que vous m'aviez confiée ! Ils avaient retrouvé sa trace, je devais la cacher ! A cette période, j'étais quasiment seul dans la guilde, plus personne ne venait au Manoir, il n'y avait plus aucune cohésion, plus de complicité... c'était chacun pour soi !
- Prétexte !
- J'étais seul ! A chaque fois que je me retrouvais au Manoir, je ne rencontrais que poussière, rats et araignées !
- As-tu signalé à tes amis que tu sentais un danger proche ?
- non...
- Peut-être auraient ils eu besoin de ton aide, de ton soutien, non ?
- non... ils n'avaient pas besoin de moi...
- Je crois que ton problème réside ici mon cher Blairô ! Tu as toujours été habitué à la solitude, faisant tes quêtes seul tu te sentais fort alors qu'en groupe tu trouvais toujours mieux que toi... tu n'as aucune confiance en toi...
- Peut-être bien.
- Tu sais Blairô, il ne suffit pas toujours d'être le plus fort ou le plus important pour être apprécié des autres...
- Je sais. Mais ainsi, je n'avais pas besoin d'attendre quoique ce soit des autres, en étant seul je n'ai jamais été déçu...
- Oui, peut-être mais tu es certainement passé à côté de belles choses !
- C'est sûr oui... il y a tellement d'endroits que je n'ai pas encore visité, mon niveau général d'armure est lamentable, mes dagues ressemblent à des couteaux à beurre et j'erre à Dalaran à attendre je ne sais quoi ou je ne sais qui...
- Je vois... nous règlerons ce problème un peu plus tard... Pour l'heure, nous avons une grave nouvelle à t'apprendre... Il y a de cela plusieurs semaines déjà, nous avons constaté un certain bouleversement, le maelström semble se déchaîner de nouveau, les eaux commencent à s'agiter et à recouvrir certaines îles. Un grand danger arrive Blairô, un mal ancestral, et les fondations d'Azeroth pourraient bien s'effondrer. Il y aura bientôt un cataclysme.

Il y eut un grand silence.

- Nous n'en savons pas plus pour le moment mais il fallait que tu saches. Avertis tes amis.
- Je n'en ai plus.
- Qu'en sais-tu ?
- Rien... je me doute.
- Peut-être est-il maintenant temps de leur dévoiler l'existence de Nea, peut-être que cela les motivera ? Nous devons maintenant te laisser Blairô, nous reviendrons lorsque nous en saurons plus. Adieu l'Ami !

Et une fois de plus, je me retrouvais seul. Durant mes voyages, je questionnais les gens pour savoir s'ils avaient entendu parler de ce cataclysme mais non, personne ne semblait au courant. Un soir, je ressentis une grande douleur dans mon crâne et la marque dans ma main se mit à rougir. C'était un appel, quelqu'un m'appelait ! Je fermais les yeux et me retrouvais au Manoir, dans la salle secrète des trônes, aux côtés d'Evendihl et d'Erizah. Khyendra nous faisait face et semblait désespérée. J'étais tellement heureux de revoir mes anciens amis et cela semblait réciproque.
Khyendra se mit à nous raconter son rêve. Enfin quelqu'un qui connaissait l'existence de ce mal ancien. Je l'ai rassurée comme j'ai pu mais elle paraissait tellement effrayée que je n'ai pas osé lui parler du cataclysme et de Nea. Pour moi, ce n'était pas le moment.

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Woua, ça devient vraiment intéressant tout ça ! Et et si je lis bien entre les lignes tu va revenir ? Hein heinn c'est ça ? *croise les doigts*

Comme la nuit est belle, me dis-je en regardant les étoiles du ciel de Nagrand. La voie lactée parsemait le ciel de légères trainées blanches et violettes. J'observais les quelques nuages cotonneux et essayais de leur trouver une forme. Un chien qui faisait le beau pour l'un d'eux, une tête de gazelle pour un autre. Puis mon attention fut attirée par le troisième qui était presque rond ; comme il est étrange, pensais-je. Plus je l'observais et plus il devenait presque parfait. J'étais comme fasciné et mon regard ne pouvait quitter ce nuage. Il s'assombrit au centre et cette partie prit une forme d'amande avant de devenir presque noire. Le reste prit une teinte marron/orangée... j'avais devant moi comme un œil gigantesque... reptilien !

Toujours ébahi par ce phénomène plus qu'étrange, je ressentis brusquement une grande brûlure sur ma poitrine qui me coupa le souffle. Les élancements réguliers m'empêchaient de reprendre ma respiration et malgré cela je n'arrivais pas à détacher mon regard de cet œil immense dont la pupille s'ouvrait et se refermait au même rythme que mes douleurs. Les convulsions qui accompagnaient ces dernières firent que l'une de mes dagues s'enfonça dans ma cuisse, me délivrant de cette emprise maléfique. Je perdis connaissance quelques instants...

Lorsque je me réveilla, mon regard se porta sur Nea, la pierre dont j'étais le protecteur depuis plusieurs années. Son centre qui représentait l'élément feu, brillait et s'animait comme les flammes de l'enfer et son dessin s'était gravé sur ma poitrine, au même endroit que les brûlures que j'avais pu ressentir.

Je levais lentement mes yeux vers le ciel. Le nuage était toujours là et continuait à m'observer. Je fermais alors mes paupières et au fond de moi, j'entendis une voix profonde, gutturale et inquiétante.

- On ne s'est encore jamais rencontrés petit voleur mais je connais bien la pierre que tu portes autour de ton cou et bientôt elle sera à moi ! Bientôt... bientôt...

Le nuage quitta sa forme et d'un coup de vent se transforma en l'un de ces béhémoths, ces géants ailés immortels, ces créatures magnifiques et terrifiantes... un dragon... noir... Il disparu dans le ciel.

Je me relevais brusquement mais l'entaille faite par ma dague dans ma cuisse me fit tomber à terre. Le sang semblait s'écouler par petits jets. Malgré le garrot que j'y avais placé, il continuait à s'échapper au rythme de mes pulsations. J'allais bientôt mourir. Je revoyais des instants de mon passé, des moments de enfance, Arkhanos, Nea, mes amis d'antan... Khyendra.

- Khyendra, très puissante chamane et amie, un grand danger se profile, vient me sauver si tu le peux sinon viens chercher la pierre que j'ai autour de mon cou et protège là. Il sera bientôt là... le traître noir... le fou ailé... Nel...

Et je m'évanouis.

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Il était toujours là, sur son îlot et sa blessure semblait à peu près guérie grâce au garrot de fortune qu'il avait mis autour de sa cuisse. De plus, ses légères connaissances en herboristerie lui avaient permis de sélectionner quelques plantes qu'il disposait régulièrement sur l'entaille qui se refermait peu à peu. Cela faisait des jours maintenant qu'il attendait sa guérison, qu'il n'avait ni mangé ni bu, qu'il guettait des secours...

Quelques heures auparavant, il avait senti de longs frissons le parcourir et un froid intense s'emparer de son corps. Il était maintenant très pâle et s'était recroquevillé sur lui même. Une infection semblait avoir pris possession de lui. Il sentait son cœur battre dans ses tempes et une terrible migraine lui enserrait la tête dans un étau. Sous son lit de feuilles mortes, il patientait, il espérait...

Très loin de là, en Kalimdor, au sommet d'une colline, Blairô observait une étrange bataille. Des centaines de démons déferlaient sur une immense plaine et tentaient de renverser une horde d'Elfes de la nuit. Le combat était inégal en nombre mais la magie utilisée par les mages et les druides provoquaient de grands dégâts chez les démons, sans compter ces jeunes dames qui grouillaient autour des blessés pour les soigner. S'agirait-il des fameuses prêtresses d'Elune dont Blairô avait entendu parler ? Sa vue se brouilla alors...

Un instant plus tard, il se trouvait dans une immense tour. Elle semblait peuplée d'elfes de la nuit. Il était dans une pièce au centre de laquelle trônait un puits sans fond d'où tourbillonnait un maelström sombre comme la nuit. On pouvait nettement percevoir le mal qui se trouvait à l'intérieur. Une très jolie elfe à la peau bleutée fit son apparition dans la pièce et se mit à discuter avec un garde. Blairô ne comprenait pas leur langue mais il arrivait à comprendre certains mots, certains noms... Capitaine Varo'Then, Zin-Azshari, Azshara, Archimonde, Mannoroth et... Sargeras. Se pouvait-il que... Sa vue se brouilla de nouveau...

Lorsque Blairô ré-ouvrit les yeux, il constata un nouveau changement de lieu. Il lui paraissait être dans une grotte, certes sombre mais gigantesque. Le plafond se trouvait à plusieurs dizaines de mètres et la taille de la salle l'impressionna tellement il lui parut qu'il lui faudrait de longues minutes pour la traverser. Le sol et les murs se mirent soudain à trembler. Un premier dragon entra, suivi d'un second... des rouges... Alexstrasza et Korialstrasz ? L'Aspect de la Vie et son consort ? Un dragon bleu fit son entrée... Malygos ? l'Aspect de la Magie ? Puis un vert... Ysera ? l'Aspect des Rêves ? Celle-ci, l'air de rien, se dirigea vers Blairô et l'inspecta longuement. Finalement, elle se retourna et s'allongea. Enfin, un dernier dragon ferma la marche. Un noir... Neltharion ? l'Aspect de la Terre ? Blairô remarqua qu'il devait manquer le dragon jaune, Nozdormu, l'Aspect du Temps. Tout cela semblait très étrange, comme du déjà-vu ! Il eut juste le temps de percevoir, au creux de la patte du grand noir, briller une bien étrange pierre qui projetait une image de flammes sur le plafond de la grotte et ses yeux se fermèrent.

[justify]Blairô se réveilla en sursaut et constata qu'une forte chaleur avait remplacé le grand froid dans son corps. Il était toujours très fatigué et faible. Il tenta de se relever pour s'adosser contre l'arbre mais il se laissa retomber. Pourquoi ce rêve qui paraissait si réel ? Pourquoi avoir été transporté en ces trois lieux qui semblaient représenter une même lointaine époque ? Pourquoi lui ?

Dans un autre monde...

- Quel imbécile ce Blairô !! On peut dire qu'il porte bien son surnom ! rugit une voix caverneuse. Pourquoi avoir choisi ce frêle voleur plutôt qu'un puissant guerrier ? Je ne comprendrai jamais votre choix !
- Parce qu'il est bête, tout simplement... répondit une voix féminine et sèche.
- Mais que se passera-t'il s'il meurt ? Personne ne semble vouloir venir à son aide ! Comment récupérer notre bien et parvenir à nos fins, avant qu'il ne soit trop tard ?
- Je l'ignore mais je suis persuadée qu'il s'en sortira.
- Je te le souhaite... je te le souhaite...

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(Rp ouvert)

Cela faisait maintenant de longs mois que Blairô errait sans but.

Après ses dernières mésaventures, un prêtre elfe de sang, Arturon, l'avait découvert inanimé sur son îlot qui surplombait Nagrand. Pendant plusieurs jours, il avait pris soin de lui et à force de prières avait fini par venir à bout de cette infection qui, à court terme, l'aurait tué. Il avait veillé sur lui durant de longues journées et de froides nuits, gardant l'espoir d'un signe de rétablissement. Un soir, épuisé, il ferma les yeux et se remit à prier longuement avant de s'endormir. Cette nuit là, la lune était pleine et se mit à briller d'une façon très particulière, projetant un intense halo doré sur le voleur. Jusqu'à l'aube elle prit la place du jeune prêtre et veilla sur Blairô, puis disparut, comme chaque matin. A son réveil, Arturon se précipita sur le lit de fougères où se trouvait son malade mais, à sa grande surprise, il ne vit personne. Affolé, il se mit à sa recherche, en imaginant le pire. Blairô avait pu tomber de l'îlot lors d'une crise de délire ou être enlevé par un vautour affamé. Après quelques minutes, il le retrouva nu sous une cascade. Il attendit patiemment qu'il finisse ses ablutions et lorsqu'il revint vers lui, se mit à l'examiner de la tête aux pieds. Plus de fièvre. Plus de plaie. Il se remit à prier pour remercier le ou les bienfaiteurs de ce miracle.

Ils restèrent plusieurs jours ensemble. Arturon lui racontait sa vie, lui donnait les nouvelles du monde, du moins les nouvelles du nouveau monde. Blairô écoutait attentivement mais ne comprenait pas grand chose car son cerveau avait gardé quelques séquelles de l'infection qui l'avait envahi. Il ne comprenait pas car il ne se souvenait pas, il ne se rappelait rien de son passé, mis à part quelques petits détails qui avaient jalonnés sa vie mais qu'il n'arrivait pas à replacer dans leur contexte... Il se souvenait de son prénom mais le reste... Khyendra, Arkhanos, NEA... De quoi s'agissait-il donc ? Des choses ? Des lieux ? Des personnes ? Devant son incapacité à retrouver sa mémoire il se mit à pleurer à chaudes larmes. Son nouvelle ami, Arturon, le consola comme il put mais il était si triste. Il mit sa main dans sa poche pour prendre son mouchoir. Lorsqu'il le déplia pour essuyer ses yeux embrumés, il vit au centre de celui-ci une pierre étrange qui luisait faiblement. Arturon recula vivement, effrayé par l'objet.

- Blairô ! Lache cette pierre immédiatement !

Il la laissa immédiatement tomber. Elle roula quelques instants sur l'herbe puis s'immobilisa. La lueur qu'elle produisait s'amplifiait peu à peu.

- Cette pierre est maudite ! Tu dois t'en débarrasser !
- Mais pourquoi ??
- Écoute-moi...

- Cela fait maintenant plusieurs années qu'il y a une légende sur une pierre qui aurait, soit disant, été fabriquée pour faire le bien autour d'elle. Elle aurait été façonnée par de grands mages et aurait été donnée à quelqu'un. Il paraitrait donc qu'elle ferait le bien mais pourrait devenir extrêmement dangereuse si elle était trop longtemps en contact avec le mal et vue la couleur qu'elle prend, je pense qu'elle a fait bien souvent de mauvaises rencontres. Maintenant, certains disent que celui qui est revenu dernièrement et veut détruire Azeroth, Aile-de-mort, en a entendu parler tenterait de la retrouver, ce qui lui donnerait l'invincibilité et tout pouvoirs sur le monde. Je ne sais pas pourquoi tu es en possession de la Pierre et dans quel but mais vue la tournure des choses tu as plusieurs solutions : Un - t'en débarrasser au risque de la laisser tomber entre de bien vilaines mains ; Deux - la garder, la protéger et la purifier et Trois - la détruire. Si tu souhaites la purifier ou la détruire, nous devrons voyager et enquêter pour savoir comment faire. Que décides-tu ?

Après une longue réflexion, Blairô décida de garder la pierre pour l'instant et de savoir la raison exacte pour laquelle on lui avait confié cette pierre étrange.

- Dis-moi Arturon ! Arkhanos, Khyendra, Nea... cela te dit quelque chose ?
- Oui, bien entendu ! Arkhanos est une très grande guilde, de très bonne réputation. Elle doit exister depuis plusieurs années, 3 ans peut-être et Khyendra en est la Main-noire, le chef quoi. Seulement, cela fait maintenant plusieurs semaines qu'elle a disparu et la guilde va finir comme peau de chagrin. Quant à Nea, je n'ai aucune idée de quoi il peut s'agir.

Mais oui, bien sûr, Arkhanos...

- Penses-tu que je puisse demander à cette guilde de m'accompagner dans cette quête ?
- Je ne peux pas te répondre, je suis un solitaire...

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/HRP

Cela fait maintenant plusieurs mois que j'ai quitté Arkhanos mais je continue de suivre avec attention ses activités, ses hauts et ses bas. J'ai constaté que depuis plusieurs semaines, presque après le cataclysme, votre Main-noire a, une fois de plus, disparu. Sans chef pour dynamiser les troupes, j'imagine que ceux qui veulent remplir les nouveaux objectifs (entre autre ceux de guilde) se retrouvent fort dépourvus et je comprends très bien que certains souhaitent voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Je le dis et le répète, une guilde sans chef est une guilde vouée à la disparition, même s'il s'agit d'une guilde RP.

Depuis un moment, j'ai compris que le jeu ne doit pas empiéter sur la vie privée mais que les membres d'une guilde ont besoin d'une présence quasi constante de leur chef et pas seulement quelques minutes de temps en temps. Khyendra doit comprendre qu'elle se doit d'être là régulièrement et devrait laisser sa place si elle en est dans l'impossibilité, quitte à la reprendre à son retour.

En tant que créateur d'Arkhanos, je vous propose donc deux choses :

1/ Laisser à Khyendra quelques jours de réflexion : soit elle revient en jeu, soit elle passe le flambeau à quelqu'un de confiance ;
2/ Demander à un MJ la destitution de Khyendra pour absence prolongée.

Je tiens à préciser que ce n'est pas une attaque contre Khyendra mais Arkhanos risque de mourir.

A vous de réfléchir, d'en parler entre vous...

Bien à vous.

/hrp
Nous avons eu une discutions avec Daemonn hier justement, et on est à peu prêt d'accord sur le fait qu'il va falloir faire quelque chose.
J'ai fais parti des Korrigans, ce qui a tué la guilde c'est le départ du Gm qui n'avait pas pris de bonne disposition pour la guilde.
J’espère de tout cœur voir la guilde revivre. Et offrir autre chose au joueur de ce serveur (coté rp).
Merci pour ton message l'ami!

/Hrp
Etre là régulierement et voir la guilde vide sa me désole personnellement vu que je suis la souvent , trop même ...
Faut faire quelque c'est en effet la meilleur solution.

/Hrp...Je ne sais pas comment les off vont gérés la choses, mais pourquoi ne pas commencer a placarder des pancartes sur tout Azeroth ?
Nous ne somme que 4/5 a être co, on commence a se bouger les miche alors? Cela vous dit?

/hrp perso j'aavais postulé comme recruteur mais vu que Khyendra ne se co plus depuis longtemps je n'ai jamais eu ma réponse ...

/hrp : Okay pour me "bouger les miches" ! Souci : on fait QUOI ? Je veux bien, j'ai déjà un gros scénario qui peut brasser pas mal de monde hors-guilde mais ... Et après ? On fait comment pour inviter les gens si gens il y a ?

Bas.. en gros.. Il faut que notre "gm" donne les pouvoirs a un off le temps de son absence. Choisir un autre "gm" quoi, si cela n'est pas fait, la guilde ne pourra pas ou plus évoluer (c'est un point de vu personnelle).
Nous somme tous motivé pour faire bouger les choses, malheureusement, c'est a nos off de trouver une solution pour débloquer le "soucie" actuel.

/Hrp

Longue vie au roi Smile

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